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[Semaine de la Presse] Les émotions médiatiques face à la guerre en Ukraine
LE TRAITEMENT MEDIATIQUE DE LA GUERRE EN UKRAINE
“En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle doit être protégée par un bouclier de mensonges”, disait Winston Churchill.
Comment donc s’informer sur cette guerre en Ukraine qui se déroule, pour nous, de l’autre côté de la Mer Noire ? Quel regard porter sur les sources, les analyses, les commentaires, dans les milliers d’articles, de vidéos, de podcasts et de messages sur les réseaux sociaux ? Comment faire le tri entre vérités et mensonges, entre l’information et la communication, entre ce qui est fiable et ce qui est de la propagande ?
L’écriture de ces articles a été l’occasion pour les élèves de Première de la spécialité Histoire-Géographie-Géopolitique-Science politique (HGGSP) de réfléchir sur les manières de “s’informer aujourd’hui et de porter un regard critique sur les sources et modes de communication” (Thème 4 de leur programme).
M. Lioret
Les émotions médiatiques face à la guerre en Ukraine
L’Ukraine entre héritage et nouveau départ : les informations sur la guerre de la Russie contre l’Ukraine ont été traitées non seulement par les médias classiques, mais aussi par les réseaux sociaux. Quels articles disent la vérité, ou du moins ce qui est le plus proche de la vérité ? Et à quoi pourrait ressembler la suite de cette crise ?
La situation entre la Russie et l’Ukraine continue de se détériorer, alors que les deux pays sont engagés dans un conflit armé. Malheureusement, alors que les informations sur la situation deviennent de plus en plus difficiles à vérifier, il devient plus compliqué pour les citoyens de comprendre ce qui se passe réellement.
L’Ukraine, entre héritage et nouveau départ
L’Ukraine est un pays d’Europe de l’Est qui a obtenu son indépendance en 1991 après la dissolution de l’Union soviétique. Depuis lors, l’Ukraine a été confrontée à de nombreux défis politiques, économiques et sociaux. Les premières années de l’indépendance ont été marquées par une transition difficile vers une économie de marché et une instabilité politique, caractérisée par des changements fréquents de gouvernements.
Au fil du temps, la Russie a cherché à maintenir une influence importante sur l’Ukraine, considérée comme faisant partie de sa sphère d’influence. Les relations entre les deux pays ont souvent été tendues, notamment en ce qui concerne les questions énergétiques et le statut de la Crimée, une péninsule ukrainienne riche en ressources qui a été annexée par la Russie en 2014.
En 2014, l’Ukraine a été plongée dans une crise politique et militaire à la suite du renversement de son président, pro-russe, Viktor Ianoukovitch, qui avait refusé de signer un accord d’association avec l’Union européenne au profit d’un accord avec la Russie. Cette décision a provoqué des manifestations massives en Ukraine, qui ont abouti à la destitution de Ianoukovitch. La Russie a alors profité de la situation pour annexer la Crimée et soutenir les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine.
EN 2014, l’est de l’Ukraine est devenu un champ de bataille entre les forces ukrainiennes et les séparatistes soutenus par la Russie. Des milliers de personnes ont été tuées et des millions ont été déplacées en raison de la violence et de l’instabilité dans la région.
Le conflit en Ukraine a également eu des répercussions sur les relations internationales. Les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions économiques à la Russie pour son rôle dans le conflit, ce qui a entraîné une détérioration des relations entre les deux parties. La question de l’Ukraine est également devenue un enjeu géopolitique majeur, avec des implications pour la sécurité et la stabilité en Europe.
En résumé, l’Ukraine a été confrontée à de nombreux défis depuis son indépendance en 1991, notamment en ce qui concerne les relations avec la Russie. Le conflit qui a éclaté en 2014 a plongé le pays dans une crise politique et militaire qui a eu des répercussions importantes sur la stabilité de la région et sur les relations internationales.
Mais en quoi des médias manipulent l’information ?
Le conflit ukrainien a vu l’émergence de la guerre de l’information, où la manipulation de l’information est devenue une arme importante utilisée par les différents acteurs impliqués dans conflit. Les médias ont joué un rôle crucial dans la formation de l’opinion publique, mais ils ont également été manipulés et utilisés pour propager des messages et des narratifs particuliers.
Les propagandistes russes ont utilisé des techniques sophistiquées de manipulation de l’information pour influencer l’opinion publique en Ukraine et dans le monde entier. Ils ont utilisé des mensonges flagrants, des vidéos manipulées et des informations déformées pour diaboliser les Ukrainiens et légitimer leur propre intervention dans le conflit. La propagande russe a utilisé un langage dégradant pour décrire les Ukrainiens et a dépeint les combattants ukrainiens comme des nazis et des terroristes. Ces efforts de propagande ont cherché à susciter la peur et la colère chez le public, tout en justifiant l’intervention militaire de la Russie en Ukraine.
En Russie, les propagandistes utilisent un vocabulaire dégradant pour parler de la guerre en Ukraine. Dans l’émission “Solovyov Live”, Vladimir Solovyov a comparé les Ukrainiens à des vers que l’on retire d’un chat lors d’une “opération spéciale”. Parallèlement, dans “60 Minutes, l’animatrice Olga Skabeyeva a qualifié l’Ukraine de “pays inexistant” et un invité a traité le ministre ukrainien de la Défense de « dernier insecte ».
Cependant, les médias ukrainiens et internationaux ne sont pas non plus exempts de manipulation de l’information. Prenons l’exemple de TF1 info, « Les images de l’Ukraine défigurée utilise des images et des récits choquants de la guerre en Ukraine pour influencer l’opinion publique. Ils peuvent montrer des images de destructions massives, de civils blessés ou tués, et d’autres forme de violence pour susciter la peur, la colère ou la pitié dans le public.
‘Daily, parents call me pleading for assistance to evacuate their children.’ Women and children try to board an evacuation train in Irpin, Ukraine, 4 March 2022. Photograph: Chris McGrath/Getty Images Les médias peuvent également raconter des histoires individuelles de souffrance pour renforcer l’impact émotionnel de leur message, dont France24 qui relate « la souffrance des civils, les habitants affamés, et qui accuse V. Poutine de massacrer les innocents, les civils ukrainiens » pour soutenir leur position.
Cette guerre de l’information a créé un climat de polarisation et de méfiance entre les différents groupes impliqués dans le conflit. Les efforts pour résoudre la guerre en Ukraine peuvent être entravés par cette manipulation de l’information et l’agitation des peurs, qui peuvent exacerber la violence et la haine entre les deux camps. Il est donc crucial de veiller à ce que les médias fournissent des informations précises et impartiales sur le conflit, afin que le public puisse se faire une opinion éclairée sur la situation en Ukraine.
L’impact émotionnel sur la résolution de la guerre
La guerre en Ukraine a vu une utilisation intensive de la manipulation de l’information et de la propagande de la part de tous les camps impliqués, en particulier la Russie. Les médias traditionnels et les réseaux sociaux ont été utilisés pour diffuser des informations sur le conflit, souvent avec une forte dose d’exagération et de partialité. Les propagandistes russes ont utilisé un vocabulaire dégradant pour parler de la guerre en Ukraine, et ont tenté de déshumaniser les Ukrainiens pour justifier leur propre intervention militaire.
Cette manipulation de l’information et l’agitation des peurs ne font qu’aggraver la situation en Ukraine. En suscitant la peur, la colère et la haine, les propagandistes russes ne font que renforcer les divisions entre les deux camps et exacerber la violence. Les médias ukrainiens et internationaux, quant à eux, cherchent souvent à exagérer les horreurs de la guerre pour susciter une émotion négative dans le public. Ce qui peut participer à entraver les efforts de paix et de résolution de conflit.
Le rôle des médias dans les conflits armés est crucial, car ils peuvent influencer l’opinion publique et, par conséquent, l’issue du conflit. Les médias ont la responsabilité de rapporter les faits avec objectivité et impartialité, et de ne pas alimenter les peurs et les préjugés. Les gouvernements doivent également respecter la liberté de la presse et ne pas chercher à contrôler les médias ou à limiter l’accès à l’information. Seul un traitement équilibré et honnête de l’information peut aider à résoudre les conflits et à prévenir de nouvelles violences.
Mais qu’en est-il du pays le plus puissant du monde ? Quels sont les objectifs réels des États-Unis dans le conflit en Ukraine ?
Depuis le début du conflit en Ukraine, l’implication des États-Unis a été l’objet de nombreuses spéculations et de débats. Les États-Unis ont fourni une assistance financière et militaire à l’Ukraine, mais la nature et l’ampleur de leur implication sont souvent floues. Certains experts affirment que les États-Unis cherchent à contenir l’influence russe en Europe de l’Est en soutenant l’Ukraine, tandis que d’autres suggèrent que les États-Unis poursuivent leurs propres intérêts économiques et géopolitiques dans la région.
L’assistance financière fournie par les États-Unis à l’Ukraine comprend des prêts et des garanties de prêt, ainsi que des dons en espèces pour aider le pays à rembourser ses dettes et à soutenir son économie. L’assistance militaire comprend des fournitures d’armes et de matériel, ainsi que des conseils et une formation pour les forces ukrainiennes.
Certains analystes du « le New York Times » affirment que l’implication des États-Unis en Ukraine est liée à la stratégie américaine de contenir l’influence russe en Europe de l’Est. Selon cette analyse, les États-Unis cherchent à soutenir l’Ukraine dans son combat contre les séparatistes pro-russes soutenus par la Russie, afin d’empêcher la Russie d’étendre son influence dans la région. Cette stratégie s’inscrit dans la politique de l’OTAN visant à renforcer la sécurité de ses membres européens face à la menace russe.
Certains experts de l’association “Les Jeunes IHEDN” (anciennement Association nationale des auditeurs jeunes de l’Institut des hautes études de défense nationale) suggèrent que l’implication des États-Unis en Ukraine est motivée par des intérêts économiques et géopolitiques. Leur analyse montre que les États-Unis cherchent à exploiter les ressources naturelles de l’Ukraine, en particulier ses gisements de gaz de schiste, pour réduire leur dépendance vis-à-vis des importations d’énergie russes. L’implication des États-Unis peut renforcer la position de l’Ukraine dans son conflit avec la Russie, mais elle peut également aggraver les tensions entre les deux pays. Les actions des États-Unis peuvent également avoir un impact sur les relations entre la Russie et l’OTAN, et sur la stabilité de l’ensemble de la région.
La guerre en Ukraine est un conflit complexe et sanglant qui dure et implique de nombreux acteurs locaux et internationaux. La manipulation de l’information et la propagation de la peur jouent un rôle important dans la poursuite de ce conflit.
Les différentes parties impliquées ont utilisé une variété de tactiques pour soutenir leur position, notamment en manipulant l’information et en attisant les craintes de leur population. Cela a contribué à la polarisation et à l’escalade de la violence, rendant la résolution de la guerre encore plus difficile. Les États-Unis, en tant qu’acteur majeur dans la région, clarifient leurs objectifs dans ce conflit. Cela pourrait aider à favoriser une solution pacifique et à réduire l’influence des parties qui cherchent à maintenir la guerre en cours.
En somme, la guerre en Ukraine est une illustration tragique de la façon dont la manipulation de l’information et la propagation de la peur peuvent alimenter un conflit violent. Toutes les parties impliquées doivent s’engager en faveur d’une transparence et d’une responsabilité accrues, tout en travaillant ensemble pour trouver des solutions pacifiques et durables. Espérons que l’avenir de l’Ukraine sera marqué par la paix, la stabilité et la réconciliation.
Article mis en page par Arif Kılınç
Sumo Alani
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[Semaine de la Presse] « Vladimir Poutine veut démontrer à son propre peuple que la dictature est toujours plus puissante que la démocratie »
LE TRAITEMENT MEDIATIQUE DE LA GUERRE EN UKRAINE
“En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle doit être protégée par un bouclier de mensonges”, disait Winston Churchill.
Comment donc s’informer sur cette guerre en Ukraine qui se déroule, pour nous, de l’autre côté de la Mer Noire ? Quel regard porter sur les sources, les analyses, les commentaires, dans les milliers d’articles, de vidéos, de podcasts et de messages sur les réseaux sociaux ? Comment faire le tri entre vérités et mensonges, entre l’information et la communication, entre ce qui est fiable et ce qui est de la propagande ?
L’écriture de ces articles a été l’occasion pour les élèves de Première de la spécialité Histoire-Géographie-Géopolitique-Science politique (HGGSP) de réfléchir sur les manières de “s’informer aujourd’hui et de porter un regard critique sur les sources et modes de communication” (Thème 4 de leur programme).
M. Lioret
Vladimir Poutine veut démontrer à son propre peuple que la dictature est toujours plus puissante que la démocratie »*
*Wiktor Stoczkowski – le 25 janvier 2023, le Monde
Les médias traitent les enjeux politiques de la guerre en Ukraine sous différents angles selon l’appartenance de leur pays à un camp ou à un autre.
Volodimir Zelenski, le président ukrainien. DR. En 2014, puis une nouvelle fois en février 2022, l’Ukraine a été plongée dans un conflit armé qui oppose les forces ukrainiennes, un pays démocratique, aux séparatistes soutenus par la Russie, un régime autoritaire, et à l’armée russe. Ce conflit a engendré une couverture médiatique intense à l’échelle internationale, avec des prises de position souvent marquées selon la zone de publication.
Ainsi, les médias jouent un rôle important dans la diffusion de l’information sur cette guerre qui oppose un pays démocratique à un régime autoritaire. Certains médias sont alors critiqués pour leur manque de rigueur, d’autres pour des questions de partialité.
Dans ce contexte, le traitement par les médias de la guerre en Ukraine est un enjeu important pour comprendre les différents points de vues et pour tenter de se faire une opinion éclairée sur cette crise qui continue de faire des victimes et de fragiliser le respect du droit international.
Les sources d’information sont-elles manipulées ?
Les journalistes qui couvrent la guerre en Ukraine s’appuient sur une variété de sources d’information pour recueillir des données sur le terrain.
Cela inclut des témoignages de réfugiés, de responsables gouvernementaux, de groupes de militaires ou de rebelles. Cependant, l’accès à l’information peut être difficile en raison de l’instabilité de la situation et de la désinformation qui circule sur les réseaux sociaux. Chaque information doit être traitée avec du recul.Prenons l’exemple d’un article publié en Janvier 2023 sur Russia Today, un média d’origine russe. Il ne prône pas l’invasion de l’Ukraine, mais ne la condamne pas. Russia Today va plutôt favoriser la publication d’articles qui ont pour but la diffusion de l’influence russe, en utilisant en en détournant de son sens une partie du discours de la porte-parole du ministère français où elle semble nier que l’Ouest est en conflit avec la Russie, en en faisant une source d’information manipulée.
Les sources sont manipulées car les médias veulent faire pencher l’opinion publique vers leur point de vue. On observe que c’est peut-être aussi pour cette raison que les pays occidentaux, européens, libéraux et démocratiques condamnent la Russie dans leurs médias.
La prise de position dans les médias
Des médias ont été critiqués pour leur partialité dans le traitement de la guerre en Ukraine. Certains médias russes comme Sputnik News ont été accusés de présenter les séparatistes comme des héros de la résistance, tandis que les médias occidentaux ont souvent dépeint les séparatistes comme des terroristes soutenus par la Russie.
Cette partialité a parfois été perçue comme intensifiant les tensions entre l’Ukraine et la Russie tout en limitant la compréhension de la situation par les citoyens.Les médias russes traitent le sujet en leur faveur, voient leurs actes comme justes et héroïques. Les autres régimes autoritaires tels que la Chine, la Corée du Nord ne font qu’adhérer aux agissements russes.
Du côté des démocraties, l’aide s’accentue en faveur de l’Ukraine, que ce soit financièrement, militairement ou dans les médias qui développent des discours condamnant la Russie.Les enjeux géopolitiques et les faits
Les médias ont souvent couvert la guerre en Ukraine comme un enjeu de relations internationales plutôt que comme une crise humanitaire, intensifiant l’aspect politique en faisant presque abstraction de la situation critique sur le terrain.
Selon l’AFP, dans un article de Victor Vasseur publié sur le site de France Inter en août 2022, les Etats-Unis sont à l’origine de la moitié de l’aide, suivi par l’Union Européenne avec l’autre moitié de cette aide là. Cependant, au sein de l’Union Européenne, seule l’Allemagne semble fournir une aide importante en volume comparée à l’Italie par exemple. On peut supposer que c’est par procédure ou formule de politesse que l’Italie fournit cette contribution, malgré la défense de l’Ukraine dans les médias.
Dans les faits, presque tous les pays occidentaux ont aidé financièrement ou militairement l’Ukraine, mais ont négligé l’humanitaire.Russia’s President Vladimir Putin (C) looks on as he takes part in the main naval parade marking the Russian Navy Day, in St. Petersburg on July 31, 2022. (Photo by Olga MALTSEVA / AFP) Les défis de la couverture médiatique en temps de guerre
La couverture médiatique lors d’une guerre présente des défis particuliers, notamment la sécurité des journalistes sur le terrain et les risques de désinformation. Les médias ont été confrontés à des défis en matière de vérification des faits, étant donné que les publications peuvent varier considérablement en fonction de la source et du contexte. Cela pose problème sur la véracité de ce qui est raconté, on ne peut comprendre ce qui se passe au front sans qu’il ne passe par un filtre médiatique, dans le cadre d’une guerre de l’information.
La démocratie contre le régime autoritaire
La guerre russo-ukrainienne, depuis son début en février 2022 ne connaît toujours pas une fin et risque de continuer de détruire le territoire ukrainien comme les habitants des deux pays engagés dans ce conflit, le plus violent sur le territoire européen depuis la seconde guerre mondiale. Malgré la promesse de construire un Etat démocratique faite par Poutine en 2005, on ne voit aujourd’hui qu’un régime autoritaire dans lequel il concentre les pouvoirs.
Les médias du côté de la démocratie apportent leur soutien à l’Ukraine tandis que les médias soutenant le régime poutinien vont plus se pencher vers le côté Russe. Ainsi, les informations diffusées seront des récits différents. Une idéologie peut être inculquée à une population par le biais de l’information diffusée. Ainsi, la défiance envers les politiques comme envers les médias augmente car l’information est souvent manipulée avant d’être diffusée. Cette guerre oppose deux régimes, sur le front militaire comme dans les médias.
Article mis en page par Arif Kılınç
Kaan Özkan
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[Semaine de la Presse] Le retour de la Guerre Froide : le conflit Russie/États-Unis sur l’Ukraine
LE TRAITEMENT MEDIATIQUE DE LA GUERRE EN UKRAINE
“En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle doit être protégée par un bouclier de mensonges”, disait Winston Churchill.
Comment donc s’informer sur cette guerre en Ukraine qui se déroule, pour nous, de l’autre côté de la Mer Noire ? Quel regard porter sur les sources, les analyses, les commentaires, dans les milliers d’articles, de vidéos, de podcasts et de messages sur les réseaux sociaux ? Comment faire le tri entre vérités et mensonges, entre l’information et la communication, entre ce qui est fiable et ce qui est de la propagande ?
L’écriture de ces articles a été l’occasion pour les élèves de Première de la spécialité Histoire-Géographie-Géopolitique-Science politique (HGGSP) de réfléchir sur les manières de “s’informer aujourd’hui et de porter un regard critique sur les sources et modes de communication” (Thème 4 de leur programme).
M. Lioret
Le retour de la Guerre Froide : le conflit Russie/États-Unis sur l’Ukraine
L’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022 a marqué une hausse des tensions entre les Etats-Unis et la Russie. Les relations difficiles entre ces deux puissances sont héritées de la Guerre froide, durant laquelle les Etats-Unis et l’URSS s’affrontent et dominent la scène internationale. S’agit-il d’un retour vers un passé dans lequel la Russie et les Etats-Unis divisent le monde en deux ?
Drapeaux des Etats-Unis et de l’Ukraine, Getty Images La position des États-Unis dans la guerre en Ukraine est évidente. Après presqu’un an de conflit, la puissance États-Unienne continue de soutenir l’Ukraine dans la guerre. Selon un article publiée par Le Monde le 23 février 2023, les Etats-Unis fournissent plus de 73,18 milliards d’euros depuis la fin du mois de janvier 2022, dont 44,34 milliards en aide militaire.
Une véritable logique de blocs
La Guerre Froide entre 1947 et 1991 était une guerre à la fois idéologique, militaire et économique. Le monde a été divisé en deux blocs, le bloc occidental, libéral, dirigé par les Etats-Unis et le bloc soviétique, communiste et autoritaire dirigé par l’URSS.
Les alliances qui se sont formées autour du conflit russo-ukrainien mettent en place une véritable logique de blocs. Selon les dernières données publiées le 21 février 2023 par l’Institut Kiel pour l’économie mondiale, les pays occidentaux ont livré au total 472 chars d’assaut à l’Ukraine. Les puissances occidentales se sont réunies pour défendre l’Ukraine dans la guerre. Alors que plusieurs pays non occidentaux souhaitent que la guerre cesse le plus vite possible, même si cela amène l’Ukraine à céder une partie de son pays à la Russie.
Le leadership des Etats-Unis
La guerre en Ukraine a renforcé le leadership américain. Avec la demande des pays européens qui ne peuvent plus dépendre du gaz russe, le gaz américain est devenu de plus en plus important. Selon Steven Miles, de l’institut Baker (université Rice), la production du gaz américain a fortement augmenté depuis l’été 2021 et les premières réductions de livraisons du gaz russe à l’Europe.
Par ailleurs, ce sont les Etats-Unis qui sont les plus grands donateurs et qui ont dirigé la majorité des sanctions occidentales contre la Russie. Ils sont également ceux qui ont fourni des renseignements sur les intentions du Kremlin.
Une étude du Conseil européen des relations internationales, publié le 16 mars 2023 et mené par Ivan Krastev et Mark Leonard observe que les pays occidentaux nécessitent le leadership des Etats-Unis dans la Guerre en Ukraine. Cette étude considère que l’unité occidentale qui s’est formée peut perdre ses capacités à agir indépendamment de l’Amérique. Le monde semble donc revenir à la période de la Guerre Froide avec les Etats-Unis qui dirige et l’Europe qui suit le mouvement.
« Pour de nombreux pays d’Europe, en particulier ceux de l’Est, il s’agit d’une évolution bienvenue. Ils n’ont, en effet, jamais cru que les Européens seraient capables de tenir collectivement tête à la Russie sans le leadership des États-Unis » indiquent Majda Ruge et Jeremy Shapiro, qui ont participé à l’étude.
Un nouveau rideau de fer divise l’Europe
La guerre en Ukraine comme la Guerre Froide a une dimension mondiale. L’invasion russe de l’Ukraine a conduit à un bouleversement des relations internationales et a provoqué des conséquences géopolitiques, politiques et économiques. Elle a fortement impacté l’Europe, un continent qui durant la Guerre Froide était disputé entre les puissances américaines et soviétiques.
La frontière germano-autrichienne détruit en 1989, Keystone Archives L’expression « rideau de fer » a été inventée par Winston Churchill, ancien premier ministre britannique. Cette expression désigne la frontière qui a séparé l’Europe communiste de l’Europe de l’Ouest. Le nouveau rideau de fer a été déplacé de quelque 2 000 kilomètres à l’est de celle dénoncée par Winston Churchill, le 5 mars 1946, lors de son discours à l’université de Fulton, dans le Missouri.
Discours de W. Churchill, Fulton, 5 mars 1946. Crédit photographique : Associated Press Des différences entre les deux Guerres Froides
Bien qu’il existe des similitudes, les différences sont importantes. L’incompatibilité idéologique qui a fait de la Guerre Froide une guerre idéologique manque dans cette « Nouvelle Guerre Froide ». John Bolton, un haut fonctionnaire et un homme politique américain, indique à l’AFP qu’ « on assiste plutôt à une logique et une confrontation de puissances typiques du XIXe siècle » et non à une deuxième Guerre Froide.
Le conflit Etats-Unis/Russie n’est pas le seul conflit qui pourrait déclencher « une nouvelle Guerre Froide ». Cette expression est également utilisée pour désigner d’une part le conflit entre la Chine et les Etats-Unis, d’autre part le conflit entre le monde occidental et la Russie. La forme de la deuxième Guerre Froide reste ainsi indéterminée.
Article mis en page par Arif Kılınç
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[Semaine de la Presse] Vidéo – Le Live Mag en escale à Istanbul !
Le 18 mars 2023, des élèves de spécialité HGGSP 1ères et de seconde ont eu la chance d’assister à une représentation du spectacle journalistique Live Magazine à l’Institut français d’Istanbul. Une expérience extraordinaire à découvrir dans notre article vidéo !
Filmé par Erdeniz Karayalçin. Monté par Kaan Özkan.
Lycée français Pierre Loti d’Istanbul. DR.
Merci à toute l’équipe du Live Magazine et à celle de l’Institut français de Turquie, antenne d’Istanbul, pour cette soirée exceptionnelle !
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[Semaine de la Presse] Le Live Mag en escale à Istanbul !
Le samedi 18 Mars, à l’Institut Français, des élèves de spécialité HGGSP 1ères et de seconde ont eu la chance d’assister à la première représentation du Live Magazine à Istanbul. Développé par Florence Martin-Kessler, ce concept consiste en un spectacle journalistique et éphémère… Une expérience extraordinaire que l’on vous fait découvrir dans cet article !
Lors d’une présentation au CDI deux jours auparavant, la rédactrice en chef des éditions spéciales du Live Magazine, Sonia Desprez, nous avait déjà permis de découvrir une nouvelle manière de partager (par le journaliste) et de découvrir (par le public) l’information : en live.
C’est comme ouvrir un journal, mais à la place de l’ouvrir, on le regarde en direct dans une salle de théâtre. “Comme chez le marchand de journaux, il y a des rubriques, on passe d’un sujet à un autre. Chaque numéro est différent.” explique-t-elle au public. Les intervenants présents ce soir-là étaient des journalistes, photographes et critiques gastronomique ; les sujets étaient divers et variés.
RUBRIQUE ENQUÊTE : DOAN BUI
Doan Bui, journaliste française, enquête aux Etats-Unis sur le massacre survenu le 14 décembre 2012 à Newtown, Connecticut dans l’école primaire Sandy Hook. 28 personnes, dont 20 enfants, âgées entre 6 et 7 ans, ont perdu la vie. “On a rencontré une maman qui a perdu aussi son fils ce jour-là. Et je vous avoue que l’on ne sait vraiment pas quoi dire quand une personne vous dit “My son Jack also died that day”” La journaliste a expliqué qu’une communauté de personnes autoproclamées “Truthers” (adeptes des théories du complot), propage l’idée que les parents dont les enfants ont été victime du massacre sont des acteurs, derrière une caméra, et que le massacre n’a jamais eu lieu.
INTERNATIONAL : JENNIFER DESCHAMPS
La journaliste Jennifer Deschamps, dans un témoignage poignant, nous a expliqué l’histoire de l’un des plus grand opposant politique de Vladimir Poutine, Vladimir Kara-Mourza, un journaliste devenu homme politique. Vice -président de Russie Ouverte, il combat pour la démocratie russe et la liberté d’expression.
Il a dédié sa vie à ce combat, et a été d’ailleurs empoisonné à deux reprises, en 2015 et en 2017. Il survit à ces empoisonnements qui devaient le tuer, et repart sans cesse à Moscou. “Je me demande si moi qui est journaliste, comme lui, moi qui ai le même âge que lui, j’aurai été aussi courageuse dans un régime autoritaire.”
A LA UNE : BÜLENT KILIC
Bülent Kiliç, photojournaliste pour l’AFP et reporter sur la guerre en Syrie, témoigne de ce qu’il a vu à Hatay, les jours qui ont suivi le tremblement de terre. “La radio annonce que la ville de Hatay est complètement détruite. On ne pouvait pas y croire. Hatay est une ville tellement vieille qu’on l’appelle aussi Antakya (Antioche). Antioche de l’époque antique.” Hatay était un point de rencontre pour les journalistes qui enquêtent sur la guerre en Syrie, et la disparition de cette ville à l’histoire riche est un déchirement. Il nous rapporte, dans un témoignage émouvant, le paysage et les habitants de Hatay après ce très violent tremblement de terre.
SOCIETE : CERISE SUDRY-LE DÛ
Cerise Sudry-le Dû, reporter et photographe indépendante, nous présente la vie des couples qui sont restés entre deux frontières, durant le Covid-19. Elle a découvert, à ce moment-là, un forum où les couples séparés contre leurs grés se donnent des conseils pour garder la flamme amoureuse. “Généralement, les frontières de leurs pays sont fermées, et donc ils ne peuvent plus se retrouver, sauf en ligne.”
L’ouverture des frontières turques pour les touristes étrangers a été vue comme une aubaine et la Turquie est devenue pour les amoureux l’endroit idéal pour se retrouver. Certains couples sont même allés jusqu’à se marier sur le territoire turc. La Turquie est devenue un centre de rencontre pour les amants qui leur a permis de se poser durant la période difficile du confinement.
VOYAGES : NATACHA DE MAHIEU
Natasha Mahieu est une photographe de voyage. Elle nous présente l’ironie des espaces et paysages présentés comme “naturels” sur les réseaux sociaux. Or, là se présente l’ironie : ces paysages “sauvages” sont en effet aménagés, et accueillent des centaines de touristes tous les jours. Sur les réseaux sociaux, une vague de photos identiques, au même endroit, prises selon le même angle et point de vue apparaît. Pour représenter visuellement ce phénomène, la photographe a donc décidé de filmer en time-lapse pendant un temps précis les voyageurs, et les a superposés sur une seule image.
GASTRONOMIE : JEAN FRANÇOIS MALLET
Jean François Mallet est un cuisinier français, critique gastronomique et photographe culinaire. Il a partagé avec nous les différents plats culturels qu’il a découvert au cours de ces voyages. En effet, il parcourt aujourd’hui la planète pour prendre sur le vif les plats du monde entier et ceux qui les font.
Cerise sur le gâteau: nous avons pu échanger après la représentation avec les artistes-journalistes !
Le Live Magazine a été pour nous une expérience enrichissante, beaucoup plus vivante qu’une page de journal. C’est l’expérience éphémère, vivante, de cet événement qui le rend spécial. A voir !L’équipe du Live Mag Istanbul, les journalistes et certains des élèves qui ont assisté au spectacle. DR.
Découvrez un peu de la magie du Live Magazine Istanbul ci-dessous !
Merci à toute l’équipe du Live Magazine et à celle de l’Institut français de Turquie, antenne d’Istanbul, pour cette soirée exceptionnelle !
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[Semaine de la Presse] Interview with Keith Dovkants, journalist
As Crescendo, we have the honor to have Keith Dovkants, now retired war reporter from the London Evening Standard as an interviewee. He has been in various countries at different times such as Bosnia, Ireland and even Turkey. We had the privilege to question him about his career, his old profession and today’s journalism. He provided us with elaborate answers and valuable insights. We sincerely thank Keith Dovkants for his participation and encourage our readers to read his previous articles.
Can you introduce yourself really briefly and summarize your old profession?
I began my career in journalism with a newspaper in Kettering, my hometown, then moved to London where I joined the London Evening Standard. During a long career with this publication I reported from more than fifty countries and covered a number of major stories including wars, natural disasters and political events. When I left the newspaper in 2009 I was chief feature writer and I then worked in magazines. I am now engaged on a book project. I live in Laleham, a village on the river Thames just outside London, with my wife Natalie, daughter Dulcibella and our Labrador Jasper.What was the thought process and the planning behind your career choice? Did you always imagine yourself as a journalist in the future when you were younger?
My desire to pursue journalism was really the result of a youthful romantic dream. We always had newspapers at home and I followed the adventures of the correspondents avidly. It seemed to me the perfect job – exciting, challenging and for society, very worthwhile.What are some positive and negative aspects of your profession?
The positives and negatives of the profession very much depend on the individual. For me, the act of witnessing important -even historic- events, perhaps uncovering facts that deserve to be known makes one feel you are doing a job worth doing. On the negative side, the hours can be very long and unsocial, you can find yourself in situations of great discomfort and perhaps danger.Fleet Street, London. DR. What was exciting about journalism for you?
For excitement, it would be hard to beat the life of the correspondent, whatever media they work in. Some will be attracted to the opportunity of mixing with celebrities, others will be drawn to battlefields and a great number will find a thrill in covering the day’s news. For me personally, going to new places, meeting new people and witnessing great events was always exciting. But excitement is ephemeral. More enduring perhaps is satisfaction. I did a lot of investigative reporting and on occasion was able to expose wrongdoing and corrupt individuals. In the 1990s I did a series of articles on poverty and hardship in a deprived part of London which resulted in a greater awareness and a desire to help. I look back on that as my best work.What are some important events you have found yourself in as a journalist? What was being a war journalist like? Can you talk about your time in Ireland and Bosnia?
War reporting is a strange business. I know people who are addicted to “bang-bang” as it’s jokingly called. They yearn for the adrenaline rush of proximity to danger, life and death action. Winston Churchill once said there was no feeling as wonderful as being shot at with no result. I know that feeling. During the siege of Mostar in Bosnia a sniper’s bullet whistled past my ear and in that same town a Land Rover I was traveling in took several rounds without hitting anyone. I narrowly escaped a mortar attack in Sarajevo where two of my friends were wounded. I have had numerous lucky escapes. Urban warfare, as in Northern Ireland during the Troubles, is also horrific, with many innocent victims. The journalist must see and report things that leave indelible marks on him or her, but it is important to try to remain objective.Keith Dovkants. DR. Turkey very recently suffered an earthquake. Since you were working as a journalist during the earthquake of 99, can you share some insights? Is war and catastrophe journalism still like how it was during your time?
The 1999 earthquake was an event of such painful tragedy I find it depressing to think of even now. The recent disaster -in terms of lives lost, even worse- only sharpens those dark memories. At the scenes of destruction, I saw human grief in its most raw, heartbreaking manifestation. But the correspondent’s role is to report, to inform. In the old days they used to say “don’t get involved – keep your opinions and emotions to yourself.” This brings me to your question about how things have changed. These days there is a movement towards the reporter putting themselves into the story. Not as an ego trip (that would be unfortunate, but it does happen) but in an effort to better explain, to give human context. I support this trend because it can, in its best form, yield that precious thing the journalist must always seek – truth. The greater the truth, the better the story. And, I should say, the person writing it.Lastly, do you have any advice for young people who aspire to become a journalist one day?
What advice would I give to a young person wishing to embark on a media career? I think the best advice is always- follow your dream! Look around at what is being done in the press, on TV and radio. What appeals to you? Who are the exponents you admire? Study their output and methods. Successful journalists can often be very approachable. Don’t be afraid to make contact, seek advice. If you experience rejection, don’t despair. It will help to toughen you for the road ahead.
Keith Dovkants. DR. On the behalf of Crescendo and our readers, we yet again thank Keith Dovkants for the eye-opening information which he has shared with our community. We hope our readers will enjoy reading this article as much as we enjoyed redacting it.
Article mis en page par Arif Kılınç
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Mémoires du Papillon : M. Pierre Bergeaud, ancien élève et fils du fondateur
Dans le cadre de l’établissement de l’histoire orale du lycée “Papillon”, découvrez dans une interview vidéo les souvenirs d’un ancien élève au début des années 50 et fils de Camille Bergeaud, le fondateur du Papillon : M. Pierre Bergeaud, une mémoire du Papillon.
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[Semaine de la Presse] Rencontre avec Ayşegül Sert et Florence Martin-Kessler, journalistes
Les élèves de HGGSP de Première ont eu la chance de rencontrer dans le cadre de leurs cours, jeudi 16 mars, Aysegul Sert, journaliste et ancienne élève de Pierre Loti, accompagnée de Florence Martin-Kessler, créatrice du Live Magazine.
Ayşegül Sert est journaliste indépendante aux Etats-Unis, en France et en Turquie. Ses articles ont été publiés dans The New York Times, Newsweek, Le Figaro, Le Monde, The Atlantic et The New Yorker. Elle intervient régulièrement sur les plateaux des chaînes françaises d’information et a commencé sa carrière avec des interviews d’artistes célèbres notamment Robert De Niro, Tilda Swinton, Willem Dafoe et Natalie Portman.
Florence Martin-Kessler est la fondatrice du Live Magazine. Le concept est simple : le temps d’un soir, un groupe de journalistes sont rassemblés sur une scène de théâtre pour créer une expérience journalistique éphémère. Mme. Florence Martin-Kessler a commencé sa carrière dans la finance. Diplômée de Science Po Paris, elle travaille dans un cabinet de conseil dans le quartier d’affaires de Paris, avant d’aller faire des études journalistiques à Harvard. C’est aux Etats-Unis qu’en assistant à une représentation du Pop-up Magazine en 2009, elle décide de créer le même concept en France. Aujourd’hui, elle organise des spectacles journalistiques à Paris, Bruxelles, Genève, Londres, Amsterdam, Strasbourg, Lille, Marseille, mais aussi dans d’autres pays francophones comme le Canada, le Liban et l’Algérie.
Ayşegül Sert, journaliste indépendante
Qu’est ce que la journée typique d’un.e journaliste indépendant.e comme Mme Aysegul Sert ?
« Le matin, je me lève tôt, je déjeune et balade mon chien. » De retour chez elle, le travail commence : acquérir le plus d’information possible provenant de sources et continents différents, elle cite par exemple France Info, BBC, Reuters, AFP, CNN. Elle regarde aussi les réseaux sociaux (notamment Twitter), puis se plonge dans la presse turque dans toute sa diversité. Après une pause à midi, elle refait exactement la même chose jusqu’au soir car le flot d’information ne s’arrête jamais et il faut se nourrir constamment. « Pour être journaliste, il faut d’abord être extrêmement curieux » résume-t-elle.DR. Est-ce que la digitalisation des journaux a eu des effets néfastes pour les journalistes ?
« Il y a eu énormément de licenciements à cause de la digitalisation des journaux. La presse est en perpétuelle mutation : certes, nous lisons de plus en plus d’articles, mais les personnes sont excédées des nouvelles. »Et l’intelligence artificielle ?
« Le bon travail reste. Nous arrivons à voir la différence entre un article écrit par une intelligence artificielle, et un autre écrit par un Homme. Je ne vois pas l’intelligence artificielle comme une menace. Elle permet de redéfinir ce qu’est le journalisme véritablement : servir à être une voix pour ceux qui ne sont pas entendus. Le journaliste est à la base de l’information. »DR. Est-ce qu’en tant que journaliste, avez-vous été confrontée à des critiques qui vous ont blessées ?
« Je ne prends rien personnellement. Je peux recevoir 2 messages encourageant, et 200 messages insultants, j’essaie de ne pas les lire. Je ne prends que les critiques constructives. Je rapporte l’actualité internationale en tant que journaliste et citoyenne du monde. »DR. DR. Lorsque nous lui demandons quel est son attachement à son ancienne école, elle déclare : « Je dois vraiment mon éducation à Pierre Loti. »
Merci à Ayşegül Sert et Florence Martin-Kessler pour le partage et la transmission de leur passion du journalisme, et pour avoir échangé de manière enthousiasmante avec nous !
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Rencontre avec M. Olivier Gauvin, Consul général de France à Istanbul
Crescendo a rencontré M. Olivier Gauvin le 23 février 2023 dans son bureau du Consulat général, à Taksim. Un échange passionnant sur le parcours et le rôle du Consul général de France à Istanbul ainsi que sur la présence française dans la circonscription consulaire.
1- Vous occupez le poste de Consul général au Consulat général de France à Istanbul depuis septembre 2020. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Quelles études avez-vous faites ? Quelles ont été vos missions précédentes ?
Mon parcours de diplomate m’a conduit à Paris, à Téhéran ou encore aux Etats-Unis, comme diplomate d’échange pour le ministère américain puis conseiller politique à l’ambassade de France à Washington.
Je suis ensuite revenu à Paris où j’ai occupé le poste de sous-directeur chargé de la presse au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, et porte-parole adjoint. Je m’occupais des relations presse avec les journalistes et de la communication du ministère, avant de rejoindre Istanbul en septembre 2020.
Auparavant, j’ai étudié à l’Ecole Nationale de l’Administration (ENA), à Sciences Po Paris et à l’Université Panthéon Assas, en droit. Encore avant, j’étais professeur de piano, à la fois piano classique et soliste en musique de chambre. Cela montre que les parcours ne sont jamais linéaires et qu’on peut emprunter différents chemins pour arriver à des résultats suivant ses désirs et ses ambitions.
2- Vous êtes pianiste de formation. Quelle place occupe la musique dans votre vie ?
Une place importante puisque la musique est pour moi une respiration personnelle, spirituelle, morale, psychologique qui permet d’ouvrir des portes vers d’autres univers de créativité et d’imagination. La pratique musicale est un travail d’artisan, qui connecte la pensée et la réalisation physique. C’est vraiment ce que j’apprécie beaucoup dans la musique, c’est-à-dire qu’on n’est pas dans la pensée abstraite et on n’est pas non plus dans la simple exécution. On est dans quelque chose qui connecte vraiment un concept, une idée, un sentiment et sa réalisation sur le plan matériel.
Par ailleurs, j’ai la chance d’être en poste à Istanbul, ville où il y a beaucoup d’activités culturelles et musicales. L’Institut français en particulier est très actif et j’ai eu la chance depuis mon arrivée ici de pouvoir soutenir plusieurs concerts, notamment d’artistes français. J’ai aussi eu l’honneur d’être membre du jury d’un concours international de piano organisé par le Lycée Notre-Dame de Sion, en partenariat avec l’Institut français de Turquie.
M. Olivier Gauvin, Consul général de France à Istanbul. Crédit photo : Bilal Imren. DR. 3- Vous avez un rythme de travail assez soutenu. Comment s’organise une semaine type au consulat ?
Il y a des incontournables que sont d’abord les réunions de travail de coordination avec les collègues sans lesquelles le pilotage et l’animation de l’équipe ne serait pas possible. Tous les lundis matin, nous commençons la semaine par une réunion interne avec les équipes du consulat général. Le mardi, il y a une réunion du consulat général avec les autres services de l’Etat à Istanbul, dont le service économique, Business France, l’Institut français, l’Agence française de développement (AFD) etc. Ce sont deux moments forts de la semaine en termes de coordination.
Ensuite, chaque journée varie selon les rendez-vous et réunions et nous devons toujours garder une place pour l’imprévu, en cas d’urgences ou en fonction de l’actualité. Il est vrai que la fonction de représentation est assez importante dans le poste que j’occupe. Je représente souvent la France à des événements organisés dans la circonscription consulaire d’Istanbul. Ces événements peuvent être commémoratifs, comme cette semaine, avec deux cérémonies : la première concernant le triste anniversaire du commencement de la guerre en Ukraine et une cérémonie rendant hommage aux victimes du drame du Struma.
D’autres événements ont un caractère culturel ou économique et commercial. Nous recevons par exemple régulièrement des délégations d’entreprises françaises, en collaboration avec Business France. D’autres événements, bien sûr, concernent la communauté française, les associations francophones ou les élus des Français. Il y a quatre conseillers des Français de l’étranger (CFE), qui représentent les Français en Turquie et que nous rencontrons régulièrement avec les collègues. Cela fait beaucoup d’activités.
J’essaye par ailleurs, étant responsable de toute la circonscription ouest de la Turquie, de me déplacer le plus souvent possible au-delà d’Istanbul dans cette circonscription, à Izmir, à Bursa, à Edirne, à Bodrum et ailleurs.
Sur la façon de travailler, il est très important de souligner que toute l’action du Consulat général est évidemment collective. Nous sommes environ 60 agents au Consulat général à permettre d’assurer un service public pour les Français et le traitement des demandes de visas pour les citoyens turcs. Enfin, nous travaillons évidemment en relation étroite et constante avec l’ambassade de France à Ankara, sous la coordination et le pilotage de l’Ambassadeur de France, M. Hervé Magro.
4- Pourriez-vous parler des moments les plus mémorables de votre mission à Istanbul ?
C’est une question très difficile. Chaque journée et chaque semaine sont passionnantes. Cela dépend de ce que l’on entend par “mémorable”. Le plus marquant restera, je pense, le tremblement de terre, début février, de par son ampleur et le bilan humain catastrophique.
Il y a des événements, bien sûr, qui ne sont pas catastrophiques que je garderai en mémoire. Des moments d’émotions en particulier sont les moments où je vais à la rencontre des élèves, au Lycée Pierre Loti bien sûr mais aussi dans les autres établissements scolaires du réseau francophone. Certains de nos événements impliquent la jeunesse, comme la commémoration du 11 novembre pendant laquelle des élèves du lycée Pierre Loti lisent des textes.
L’activité est tellement diverse et riche que c’est très difficile de choisir un moment en particulier. Je dirais tout simplement mon premier jour à ce poste. La prise de fonctions dans un nouveau pays d’affectation est toujours un moment très émouvant et très marquant. La mienne avait justement été consacrée à la rentrée des classes, en septembre 2020.
5- Comment se manifeste la présence française dans la circonscription consulaire d’Istanbul ? La communauté française est-elle la même à Istanbul, Izmir, Denizli ou Bodrum ?
Dans la circonscription consulaire d’Istanbul qui couvre la partie ouest de la Turquie, nous comptons à peu près 8.000 Français inscrits au registre, dont environ 5.000 vivent à Istanbul, un peu plus de 1.000 à Izmir et autour d’Izmir et le reste est réparti dans la circonscription. Une des caractéristiques est d’avoir une population qui est plutôt jeune et qui est composée à peu près de 75 % de doubles-nationaux, c’est-à-dire de citoyens français et turcs. Selon moi, c’est une richesse, car ils sont eux-mêmes des ambassadeurs de la relation entre nos deux pays et de véritables traits d’union entre les deux cultures.
On essaye constamment de s’adapter aux besoins des Français. Par exemple, nous organisons régulièrement des tournées consulaires à Izmir notamment, afin de faciliter les démarches administratives pour les Français qui habitent hors d’Istanbul.
Consulat général de France à Istanbul. DR. 6- Outre le Lycée Français Pierre Loti, il y a de nombreux établissements francophones à Istanbul et Izmir. Pouvez-vous parler du rayonnement de la France et de la francophonie ?
Comme vous l’aurez compris, la dimension scolaire et éducative est quelque chose qui me tient particulièrement à cœur. J’essaye d’appuyer à la fois l’Institut français, le Lycée français Pierre Loti et les autres établissements scolaires francophones dont les Lycées Saint Joseph, Sainte Pulchérie, Saint Benoît, Saint Michel, Notre-Dame de Sion et sans oublier le Lycée Küçük Prens, plus récemment créé. La francophonie, c’est essentiel. On dit souvent que l’anglais a pris le pas, que le combat pour la langue française est dépassé. Je ne le pense pas pour une simple raison, c’est qu’encore aujourd’hui il y a plus de demandes d’inscription dans les écoles francophones qu’il n’y a de places.
Deuxième chose, je pense qu’il ne faut pas opposer l’apprentissage de l’anglais et l’apprentissage du français. Au contraire. L’anglais est évidemment aujourd’hui nécessaire pour toute personne qui se projette à l’international, mais le français est aussi d’une très grande valeur ajoutée pour quelqu’un qui cherche à avoir une compétence professionnelle supplémentaire. C’est aussi une porte ouverte vers une culture, une littérature, un cinéma, une musique, extrêmement riches. C’est sur ce point que je veux insister. La langue française est une langue de culture et d’opportunités professionnelles. Il y a 450 entreprises françaises qui opèrent en Turquie. Bien sûr, la connaissance du français est un atout pour rejoindre ces entreprises.
C’est pour cela d’ailleurs que je suis toujours ému de rencontrer des jeunes qui apprennent le français. Environ 13.000 élèves sont scolarisés dans des établissements francophones en Turquie. Je pense bien sûr aux lycées Charles de Gaulle et Pierre Loti qui sont des lycées français à part entière, mais aussi aux écoles labellisées. Enfin, il existe des Alliances françaises en Turquie, qui portent la francophonie.
7- Comment qualifieriez-vous les relations franco-turques actuelles ?
Elles sont extrêmement denses, extrêmement diversifiées, elles sont extrêmement fortes. Le soutien de la France à la Turquie au lendemain des séismes l’a encore récemment illustré. Plusieurs équipes de secouristes français ont été envoyées et la France a déployé un hôpital de campagne dans la zone sinistrée. Certaines ONGs françaises, dont Pompiers de l’Urgence Internationale, sont aussi venues volontairement. De nombreux dons ont également été envoyés à la Turquie et à la Syrie.
Pour répondre plus largement à votre question, la relation entre nos deux pays est très dense et a presque 500 ans. Sur le plan économique et commercial, les échanges commerciaux annuels entre les deux pays représentent environ 17 milliards d’euros. Il y a, comme je vous le disais tout à l’heure, 450 entreprises françaises implantées en Turquie, soit 125.000 emplois directs.
La relation est aussi riche en matière culturelle. Il y a eu de nombreux écrivains, architectes, ingénieurs, experts etc. français qui sont venus dans l’Empire Ottoman puis dans la Turquie moderne au cours des siècles. On a tous en tête le passage à la langue française du lycée Galatasaray décidé par le Sultan Abdül Aziz. C’est un élément assez fort, un bel exemple. L’écrivain Pierre Loti, que nous célébrons cette année, incarne aussi la relation entre nos deux pays. Encore aujourd’hui, nombreux sont les écrivains français traduits en turc et vice-versa. Je pense à Kenizé Mourad, je pense à Nedim Gürsel, et il y en a évidemment bien d’autres. Donc, les liens culturels entre les deux pays sont très forts. Je pense aussi à un architecte comme Alexandre Vallaury qui a contribué à la création de l’Institut des Beaux-Arts turcs Mimar Sinan.
Pour résumer, les liens culturels, économiques et commerciaux sont très étroits, et les liens humains le sont aussi. C’est une relation qui est profondément ancrée par sa dimension historique. Il n’y a pas beaucoup de pays avec lesquels la France a une relation officielle diplomatique bilatérale de 500 ans en dehors de ses voisins européens.
8- Les épreuves du baccalauréat approchent. Avez-vous des conseils particuliers à donner aux bacheliers du Lycée Français Pierre Loti ? Est-ce que vous avez une anecdote particulière concernant le baccalauréat ?
Je dirais trois mots : révision, confiance, contrôle du temps. C’est vrai pour le baccalauréat et pour d’autres examens. Evidemment, ces trois notions se regroupent : si vous avez suffisamment révisé, vous avez raison d’avoir confiance et avez la matière suffisante pour contrôler votre temps lors de l’épreuve. Au lycée, je considérais le baccalauréat comme une porte ouverte vers l’avenir, j’étais assez motivé à l’idée de le passer. D’ailleurs, je félicite collectivement les lycéens de Pierre Loti qui, chaque année, ont des taux de réussite qui sont très élevés grâce à leur travail et à celui de toutes les équipes pédagogiques.
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La neuroéconomie comme discipline scientifique
Le domaine des sciences est très vaste et contient de nombreuses sciences différentes. En outre, de nouvelles branches ou sous-branches sont ajoutées dans la liste de différentes sciences chaque année. La science qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la neuroéconomie. Une discipline obscure, très jeune et encore très mystérieuse.
Étymologiquement, le mot « neuro-économie » est composé du préfixe « neuro » qui est utilisé lorsqu’on parle du cerveau, et du mot « économie ». Le terme neuroéconomie est apparu pour la première fois dans l’ouvrage de Paul W. Glimcher en 2003. Ces origines datent des années 90s aux Etats-Unis. La neuroéconomie est une branche interdisciplinaire qui a comme but d’élaborer des réponses à des questions sur la psychologie humaine lorsqu’un individu fait un choix qui concerne l’économie (par exemple achat, investissement, consommation etc.). Pour faire cela, elle se sert des outils neuroscientifiques avec une perspective économique lorsqu’il y a une problématique à répondre. A la suite de l’attribution du prix dit Nobel d’économie (Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel) au psychologue Daniel Kahneman en 2002 pour sa thèse sur le comportement économique et ses raisons psychologiques, des universités autour du monde ont autorisé l’utilisation de leurs laboratoires pour poursuivre les recherches sur ce domaine tout en restant dans le domaine plus général de l’économie. Aujourd’hui, la neuroéconomie continue à attirer l’attention des scientifiques et du public.
Ne pas confondre neuroéconomie et neuromarketing
La neuroéconomie vise à avoir une meilleure compréhension du cerveau lorsque l’homme prend des décisions économiques. En revanche, le neuromarketing a directement l’objectif de manipuler les consommateurs en les poussant inconsciemment à consommer plus et donc dépenser plus. Cette différence permet de répondre aux critiques qui pointent le manque de questionnements sur l’aspect éthique de la neuroéconomie.
Comment ?
Les recherches faites en neuroéconomie appartiennent plus généralement au domaine des neurosciences cognitives. Premièrement, les neuro-économistes observent les émotions positives et négatives ressenties, le cerveau et les zones du cerveau qui sont activées lorsque l’individu en question est exposé à des publicités ou prend des décisions économiques etc. Evidemment, les scientifiques ne peuvent pas observer l’imagination ou l’inspiration qui survient lors d’une telle situation. Deuxièmement, les neuro-économistes interprètent les valeurs des observations obtenues.
-> Découvrir le séminaire Neuro-économie, évaluation et décision
Illustration de Doğa Baklacioğlu. DR. A quoi cela sert ?
D’une part, d’après les résultats, les scientifiques peuvent élaborer des méthodes de manipulation pour piéger les agents économiques. C’est à ce moment-là que certaines questions sur l’éthique de la neuroéconomie sont soulevées. D’autre part, les expériences réalisées par les neuro-économistes peuvent sensibiliser les agents économiques à consommer plus rationnellement. En effet, puisque les décisions économiques sont prises le plus souvent d’après des biais et non d’après la rationalité, l’un des buts de la neuroéconomie est de découvrir et analyser les raisons psychologiques derrière les choix économiques pris par les agents économiques. Finalement, les recherches réalisées contribuent aux études sur le domaine plus large de l’économie comportementale.
Pour quel usage ?
La neuroéconomie et les connaissances qui l’entourent, ont la capacité et le pouvoir de changer le monde du commerce et de la consommation dans le futur. En effet, puisque la neuroéconomie se concentre sur les questions de comportement économique et « Pourquoi l’agent économique réagit de cette manière ? », dans un avenir proche ce domaine pourrait changer la perception de consommation du public. Par exemple, grâce à des recherches faites par les scientifiques, les consommateurs pourraient être plus conscients des pièges et des manipulations réalisées par les entreprises pour profiter davantage de leurs faiblesses. Les standards établis et les stratégies appliquées par les vendeurs et les entreprises pourraient aussi changer à la suite de cette nouvelle conscience hypothétique.
En revanche, les neuro-économistes peuvent aussi utiliser leurs recherches en ayant les mêmes objectifs que ceux qui travaillent en neuro-marketing. Ils peuvent possiblement coopérer avec le monde du commerce et faire des efforts pour mieux manipuler les agents économiques et les encourager à consommer davantage. Toutes ces idées bien sûr restent comme des scénarios qui peuvent se réaliser dans le futur.
La neuroéconomie est toujours un domaine scientifique très neuf qui reste à découvrir. C’est difficile de prédire ce que cette science sera capable de faire, de répondre à quelles problématiques elle répondra sur l’économie et la neurologie etc. Le futur de la neuroéconomie est flou, et c’est aux scientifiques de montrer à l’humanité ses capacités. Pour l’instant, la neuroéconomie est une branche de la neurologie et de l’économie, mais il est à peu près certain qu’elle a le potentiel de devenir une discipline marquante et déterminante dans le monde du commerce.
Illustration de couverture de Doğa Baklacioğlu
Article mis en page par Arif Kılınç