Durant l’année scolaire 2022-2023, à l’occasion du 100ème anniversaire du décès de l’écrivain Pierre Loti, des élèves de la classe de 1C ont réalisé un projet d’Histoire-géographie en AP avec M. Decombe. L’objectif était de comparer la ville d’Istanbul actuelle et celle du XIXe siècle, en utilisant les images prises par Pierre Loti, photographe entre 1903 et 1905. Le projet s’est matérialisé par une exposition dans le hall de l’établissement : “Sur les traces de Pierre Loti”.
Pierre Loti : le nom de notre lycée mais encore… ?
Pierre Loti était un officier de marine français ainsi qu’un écrivain. Né en 1850 et mort en 1923, c’était un orientaliste, fasciné par la découverte du monde, en particulier celle du monde oriental à propos duquel il écrivait des œuvres empreintes d’exotisme. Il était complètement captivé par l’Empire ottoman et sa capitale Constantinople (Istanbul actuellement) qu’il a visitée 7 fois entre 1876 et 1913, ce qui a représenté au total près de 3 années de sa vie.
Constantinople est la seule ville du monde où j’ai été vraiment mêlé à la vie du peuple, de ce peuple oriental, bruyant, coloré, pittoresque, mais besogneux, pauvre, actif à mille petits métiers.
“Fantôme d’Orient”, 1892.
Durant son séjour dans la ville entre 1903 et 1905, il a pris environ 200 photos montrant la vie quotidienne des citadins ainsi que les différents paysages et quartiers.
Un projet aux multiples facettes
C’est notamment grâce à ces photos que les élèves de la classe de 1C ont pu réaliser ce projet en AP. Les photographies ont été recueillies dans un livre d’Alain Quella-Villéger, l’un des grands spécialistes de Pierre Loti, empruntable au CDI. En regroupant les photos selon leurs quartiers, les élèves se sont répartis le travail pour retrouver le lieu où ces images ont été prises sur Google Maps et Google Street View.
Après avoir fini le travail, le but était de reprendre ces images avec le même angle de vue en allant dans les lieux actuels. Cette partie du projet a été réalisée le 16 juin 2023 : les élèves sont allés dans plusieurs endroits connus d’Istanbul comme le Grand Bazar, la Mosquée Bleue ou Çemberlitaş. Les nouvelles images ont été ensuite imprimées à côté des anciennes, prises par Pierre Loti, soulignant l’évolution de la ville au cours de plus d’un siècle. Elles ont ensuite été exposées dans le hall en octobre 2023. À chaque fois, l’ancienne photo apparaissait plus grande que la nouvelle pour des raisons artistiques mais aussi pour la mettre en valeur et bien montrer le contraste entre les deux périodes.
Consultez les en cliquant sur les flèches latérales :
Il est important de signaler que bien qu’une grande partie des photos aient pu être prises selon le même angle de vue, certaines n’ont pas pu l’être. Cela est dû à plusieurs raisons comme l’impossibilité de retrouver le lieu exact à cause du manque de précision dans la photo ou bien la non existence de ce lieu ou de ce bâtiment aujourd’hui. De plus, le quartier d’Eyüp n’a pas été exploré par les élèves ce jour-là par manque de temps. Certaines de ces images ont été tout de même exposées mais sans l’image actuelle. A noter que les photos trouvées dans le livre sont parfois inversées (photo en “négatif”) et que les identifications de lieux sont parfois erronées ou imprécises dans l’ouvrage.
Istanbul, le renouvellement d’une ville dont le charme demeure inchangé
En regardant ces images, le spectateur remarque plusieurs choses. Il voit tout d’abord comment la ville a changé au cours du temps, que les vêtements des personnes ne sont plus les mêmes (les hommes turcs ne portent plus de fez par exemple), que les moyens de transport ont changé, que les gens ne se déplacent plus en chariot mais prennent plutôt le bus. Le flâneur remarque le changement du paysage : ainsi, les espaces vides visibles dans les images du XIXe siècle ont été comblés par les bâtiments immenses de la métropole moderne. Mais malgré tous ces changements, le stambouliote ressent une certaine familiarité. Beaucoup de monuments restent les mêmes ; la ville, Constantinople ou Istanbul, reste connue et admirée pour les mêmes raisons, pour la Mosquée bleue ou Sainte-Sophie, pour les mille et un joyaux qu’elle révèle au visiteur friand de beauté. Ce projet met en évidence la fascination que suscite Istanbul et qui subsiste malgré les évolutions de la ville.
Nous sommes fiers d’avoir pu redécouvrir des lieux qui nous sont connus par le regard du personnage éponyme de notre lycée et de voyager dans le temps grâce à ses photos !
Photos de Pierre Loti prises entre 1903 et 1905, d’après l’ouvrage “Pierre Loti photographe” de Alain Quella-Villéger et Bruno Vercier, Editions Bleu autour, 2012. DR.
Photos actuelles prises en 2023 par Leticia Atan, Zeynep Yalamanoglu, Emir Biçaço, Irmak Öcalan, Jalolbeck Khaydarov, Naz Köseoglu, Zelal Orakçı et Noa Bensusan. DR.
Mise en page par Selim Günes
P.S. : A noter qu’à l’occasion du 100ème anniversaire de la mort de l’écrivain français Pierre Loti (de son vrai nom Julien Viaud), décédé le 10 juin 1923, afin de commémorer cet écrivain mythique, l’Institut français de Turquie, antenne d’Istanbul, a développé une application mobile qui permet aux utilisateurs de découvrir Istanbul sur ses traces avec 3 parcours culturels qui sont également présentés dans la cour de l’Institut, à Taksim.
Ces parcours regorgent de ces lieux que Pierre Loti a visités, aimés et décrits dans ses livres. Les textes sont rédigés par Alain Quella-Villéger, historien spécialiste de Pierre Loti, et les illustrations sont issues de collections publiques et privées.
Conçue pour les utilisateurs d’Apple et de Google, l’application existe en français et en turc. Elle est téléchargeable gratuitement ICI (Apple) ou ICI (android).
