NDLR : Article d'archive remis en ligne (cf. Crescendo no.7, Mai 2022 "La France à Istanbul, une présence durable")
A l’initiative de Mme Sebnem Panahzat, professeure de turc au Lycée Français Pierre Loti, deux anciennes élèves de notre lycée qui sont en ce moment étudiantes à l’Université de Galatasaray ont entrepris une présentation de leur nouvel établissement d’enseignement supérieur.
Zeynep Gumuskaya (promo 2020) est en deuxième année en Relations internationales alors qu’Ecem Uzgören (promo 2021) est en première année du parcours Ingénierie informatique. Toutes les deux ont été intéressées par l’Université de Galatasaray en Seconde/Première et ont réalisé des recherches à ce sujet. Elles disent que les informations qui sont fournies, que ce soit sur Internet ou par le lycée, restent très techniques et qu’elles ont toutes les deux rencontré des surprises une fois à l’Université. La présentation a pour objectif de fournir un aperçu qui vient de quelqu’un de l’intérieur.

Après avoir appris qu’il y avait un concours interne à passer, Zeynep s’est mis à travailler pour l’examen à partir du milieu de son année de Première. Elle souligne qu’on peut également commencer à travailler en Terminale, mais comme les chapitres sont assez longs il faut alors augmenter la vitesse. Elle ajoute qu’il faut aussi s’entraîner beaucoup aux questions avec des livres de tests (elle conseille en particulier ceux de la maison d’édition Okyanus Yayınları).
A son tour, Ecem indique que leurs stratégies diffèrent vu qu’elle étudie un domaine plus scientifique. Elle dit qu’elle a suivi les cours particuliers d’un dershane (organisme privé de cours supplémentaires pour la préparation d’examens) où ils lui ont tracé un plan pour travailler. En effet, Ecem a seulement travaillé en maths et en français pour avoir de bons résultats dans ces matières-là. Ce dont il faut se rappeler, en particulier, c’est que 4 fautes annulent une réponse correcte, alors il ne faut surtout pas répondre aux questions portant sur les chapitres qu’on n’a pas travaillé (les questions sont de type à choix multiple). Donc, il faut vraiment travailler tous les chapitres sérieusement et surtout ne pas se dire qu’en parlant français très bien on n’aura pas de problème : NON, c’est VRAIMENT un autre système.
En ce qui concerne les candidatures sur Parcoursup, au sortir de Pierre Loti, Ecem a été accepté à l’Université de Strasbourg mais, en attente du résultat de son Plan A c’est-à-dire Galatasaray, elle n’a pas fait de demande de visa. « Une faute que je regrette » dit-elle. En effet, Ecem a été pris dans la liste d’attente à GS (2e en génie industrielle, et 5e en génie informatique) mais sans garantie. Et elle n’avait pas alors entamé de demande de visa, or l’obtention de visas est une procédure lente, ce qui fait que pendant deux semaines, elle ne savait pas quoi faire parce qu’elle ne pouvait ni aller à GS ni à Strasbourg. En fin de compte, elle a été acceptée à GS. Deux conseils à retenir : pour les personnes non-titulaires d’une citoyenneté européenne, faites vos demandes de visas au plus tard début juillet ; ceux qui sont dans la liste d’attente de GS, sachez que jusqu’au 5e rang, c’est quasi-sûr que vous serez admis.

Il est également important de faire un classement préférentiel des formations que vous souhaitez et c’est par rapport à cela que vous êtes placé dans le classement des candidats. Il faut également noter qu’on peut à la fois passer le concours d’entrée pour les matières scientifiques et celui des matières littéraires. Ainsi, il est possible d’accroître les chances d’admission. Les formations les plus difficiles à intégrer sont le droit, les relations internationales, l’économie et l’ingénierie.
Être issu de Pierre Loti vous donne un grand avantage. En pratique, vous commencez devant les autres. Pour l’illustrer simplement, nous connaissons la méthode de la dissertation alors que les étudiants turcs viennent de commencer à l’apprendre. Pierre Loti nous a également donné une vision du monde très élargie que peut-être les autres n’ont pas. Pour autant, être à GS vous met en contact également avec des étudiants qui sont issus d’autres villes de Turquie et en particulier des “Lycées anatoliens”. Par exemple, Zeynep raconte qu’un de ses très bons amis vient de la ville d’Erzurum. Il ne faut surtout pas faire l’erreur de sous-estimer la capacité de ces étudiants : ils sont, après tout, les plus hauts classés dans le concours turc des universités (YKS). Ce mélange rend Galatasaray encore plus intéressant. Ecem dit que grâce à ces personnes, elle a appris comment être une étudiante.
Pour autant, Ecem nous précise que sa base en physique et en maths est moins avancée que celle des étudiants turcs : elle souligne que le niveau des étudiants du système turc est beaucoup plus avancé que le nôtre dans les matières scientifiques. Si vous souhaitez intégrer une formation scientifique à GS, « C’est un point que vous devez améliorer » dit-elle.
Les professeurs sont également très bons. Ils sont les mieux formés dans leurs domaines en Turquie et leurs cours sont de très bonne qualité. Ils sont également ouverts à animer des débats. Par contre, à Galatasaray, vous devez suivre 8 cours ou plus, ce qui est un peu beaucoup. Pour comparer, dans les autres universités publiques, on peut avoir au maximum 6 cours. Par exemple, en Relations internationales, Zeynep a des cours de droits, de politique, d’anglais, etc. Les examens se séparent en deux : les vizeler et les finaller. Si vous échouez aux vizeler, vous pouvez vous sauver dans les finaller, sinon vous échouez à atteindre votre büt.
Enfin, être étudiant à Galatasaray vous offre beaucoup d’opportunités. Pour commencer, il y a une variété de clubs. Même Ecem et Zeynep ne connaissent pas tous les clubs. Vous avez également la possibilité de participer au programme Erasmus et d’avoir ainsi la chance de faire un échange d’environ 5 mois à l’étranger dans une autre université. Vous aurez également beaucoup d’opportunités de stages grâce au réseau de Galatasaray. En effet, le Galatasaray Cemiyeti est très étendu et les alumni se soutiennent énormément. Pour conclure, le campus de l’université de Galatasaray est au bord du Bosphore, et il est magnifique !