Le domaine des sciences est très vaste et contient de nombreuses sciences différentes. En outre, de nouvelles branches ou sous-branches sont ajoutées dans la liste de différentes sciences chaque année. La science qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la neuroéconomie. Une discipline obscure, très jeune et encore très mystérieuse.
Étymologiquement, le mot « neuro-économie » est composé du préfixe « neuro » qui est utilisé lorsqu’on parle du cerveau, et du mot « économie ». Le terme neuroéconomie est apparu pour la première fois dans l’ouvrage de Paul W. Glimcher en 2003. Ces origines datent des années 90s aux Etats-Unis. La neuroéconomie est une branche interdisciplinaire qui a comme but d’élaborer des réponses à des questions sur la psychologie humaine lorsqu’un individu fait un choix qui concerne l’économie (par exemple achat, investissement, consommation etc.). Pour faire cela, elle se sert des outils neuroscientifiques avec une perspective économique lorsqu’il y a une problématique à répondre. A la suite de l’attribution du prix dit Nobel d’économie (Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel) au psychologue Daniel Kahneman en 2002 pour sa thèse sur le comportement économique et ses raisons psychologiques, des universités autour du monde ont autorisé l’utilisation de leurs laboratoires pour poursuivre les recherches sur ce domaine tout en restant dans le domaine plus général de l’économie. Aujourd’hui, la neuroéconomie continue à attirer l’attention des scientifiques et du public.
Ne pas confondre neuroéconomie et neuromarketing
La neuroéconomie vise à avoir une meilleure compréhension du cerveau lorsque l’homme prend des décisions économiques. En revanche, le neuromarketing a directement l’objectif de manipuler les consommateurs en les poussant inconsciemment à consommer plus et donc dépenser plus. Cette différence permet de répondre aux critiques qui pointent le manque de questionnements sur l’aspect éthique de la neuroéconomie.
Comment ?
Les recherches faites en neuroéconomie appartiennent plus généralement au domaine des neurosciences cognitives. Premièrement, les neuro-économistes observent les émotions positives et négatives ressenties, le cerveau et les zones du cerveau qui sont activées lorsque l’individu en question est exposé à des publicités ou prend des décisions économiques etc. Evidemment, les scientifiques ne peuvent pas observer l’imagination ou l’inspiration qui survient lors d’une telle situation. Deuxièmement, les neuro-économistes interprètent les valeurs des observations obtenues.
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A quoi cela sert ?
D’une part, d’après les résultats, les scientifiques peuvent élaborer des méthodes de manipulation pour piéger les agents économiques. C’est à ce moment-là que certaines questions sur l’éthique de la neuroéconomie sont soulevées. D’autre part, les expériences réalisées par les neuro-économistes peuvent sensibiliser les agents économiques à consommer plus rationnellement. En effet, puisque les décisions économiques sont prises le plus souvent d’après des biais et non d’après la rationalité, l’un des buts de la neuroéconomie est de découvrir et analyser les raisons psychologiques derrière les choix économiques pris par les agents économiques. Finalement, les recherches réalisées contribuent aux études sur le domaine plus large de l’économie comportementale.
Pour quel usage ?
La neuroéconomie et les connaissances qui l’entourent, ont la capacité et le pouvoir de changer le monde du commerce et de la consommation dans le futur. En effet, puisque la neuroéconomie se concentre sur les questions de comportement économique et « Pourquoi l’agent économique réagit de cette manière ? », dans un avenir proche ce domaine pourrait changer la perception de consommation du public. Par exemple, grâce à des recherches faites par les scientifiques, les consommateurs pourraient être plus conscients des pièges et des manipulations réalisées par les entreprises pour profiter davantage de leurs faiblesses. Les standards établis et les stratégies appliquées par les vendeurs et les entreprises pourraient aussi changer à la suite de cette nouvelle conscience hypothétique.
En revanche, les neuro-économistes peuvent aussi utiliser leurs recherches en ayant les mêmes objectifs que ceux qui travaillent en neuro-marketing. Ils peuvent possiblement coopérer avec le monde du commerce et faire des efforts pour mieux manipuler les agents économiques et les encourager à consommer davantage. Toutes ces idées bien sûr restent comme des scénarios qui peuvent se réaliser dans le futur.
La neuroéconomie est toujours un domaine scientifique très neuf qui reste à découvrir. C’est difficile de prédire ce que cette science sera capable de faire, de répondre à quelles problématiques elle répondra sur l’économie et la neurologie etc. Le futur de la neuroéconomie est flou, et c’est aux scientifiques de montrer à l’humanité ses capacités. Pour l’instant, la neuroéconomie est une branche de la neurologie et de l’économie, mais il est à peu près certain qu’elle a le potentiel de devenir une discipline marquante et déterminante dans le monde du commerce.
Illustration de couverture de Doğa Baklacioğlu
Article mis en page par Arif Kılınç