Marc Aurèle ou Marcus Aurelius est l’un des empereurs romains les plus connus. Sa popularité vient principalement de ses idées philosophiques, plus spécifiquement de sa perception de la vie. Pendant son règne qui a duré 19 années, il a maintenu la Pax Romana, époque de paix et de stabilité pour les Romains.
Né à Rome en 121 apr. notre ère sous le règne d’Hadrien, Aurèle a perdu son père, l’un des sénateurs de l’empire, à un très jeune âge. En 138, après le décès de son fils adoptif, Hadrien, empereur à l’époque, a adopté l’oncle d’Aurèle, Antonin le Pieux, et dans les années suivantes, c’est Aurèle qui sera à son tour adopté par son oncle. Aurèle a pu recevoir une éducation complète et structurée ; il a en particulier étudié les lettres latines et grecques. Les échanges entre Aurèle et son maître Fronton nous permettent d’en déduire qu’il était un étudiant intelligent, pensif et discipliné. Cette discipline se montrera plus tard dans la vie d’Aurèle, influencé fortement par Sénèque, Zénon et Cicéron, par le biais des principes stoïques qu’il a lui-même développés. Pendant ses années d’adolescence et au début de l’âge d’adulte, il participait à des réunions sur l’administration de l’empire et prenait des décisions sociales remarquables. Il était même chargé de lire les lettres envoyées à l’empereur, Antonin, pendant son absence. En 140, il est nommé consul aux côtés de l’empereur, jouant ainsi un rôle plus important dans le gouvernement de l’empire. En 145, il épouse Faustine, la fille d’Antonin et quitte officiellement l’autorité paternelle d’Antonin.
Le dernier empereur de la Pax Romana
Avec la mort d’Antonin en 161, Aurèle et son frère adoptif Lucius deviennent coempereurs. En revanche, Aurèle dispose de plus d’autorité que Lucius qui est rarement mentionné . Pendant son règne, Aurèle a dû défendre l’empire Romain des barbares qui venaient de différentes frontières. Néanmoins, son règne représente selon les historiens un exemple de paix au sein de l’empire par la romanisation. Il demeure l’élève de Fronton pendant quelques années. Le peuple romain était satisfait de cette dyarchie. Souvent en train de chasser les “barbares” aux frontières germaniques et perses, afin d’éviter d’avoir à subir un coup d’état orchestré par un général puissant, Aurèle nomme Lucius général des légions de l’Est. Lucius reste loyal avant de décéder en 169. Après la mort de Lucius, Aurèle demeure le seul empereur et entame de nombreuses réformes. Il catégorise les esclaves, les veuves et les groupes minoritaires pour établir une égalité devant la loi. Par ailleurs, il s’appuie sur les différences de classes au regard de la loi, distinguant « les plus honnêtes » et « les plus humbles ». Même si des lois contre les chrétiens existaient déjà à son époque, il a évité de les renforcer leur permettant ainsi de vivre plus tranquillement. En 180, lors d’une conquête, il meurt à cause d’une maladie. Commode, empereur connu pour son égoïsme et sa sévérité, succède à Aurèle. C’est la raison pour laquelle, selon de nombreux historiens, la mort d’Aurèle marque la fin de la Pax Romana.
Stoïque
Certes, le monde a connu de meilleurs empereurs romains, des empereurs plus puissants qui ont conquis le monde. Mais Aurèle est connu surtout pour son côté philosophique. Disciple du stoïcisme, il était l’un de ses prédicateurs aussi. Le stoïcisme est une philosophie qui conseille à l’homme de contrôler ses émotions et surtout d’être conscient de ce qu’il peut contrôler. Souvent critiqué pour sa promotion de la froideur, le stoïcisme reste encore étudié aujourd’hui. Pour mieux comprendre Aurèle et sa façon de penser, il faut connaître cette philosophie. Il a notamment écrit des livres dont le célèbre Méditations et Pensées à Moi-Même.
Bon empereur et stoïcisme
Un empereur, un philosophe et le dernier souverain des “cinq bons empereurs”, Marc Aurèle aura vécu une vie remarquable. Il aura passé toute sa vie à défendre l’Empire romain des” barbares” (des tribus germaniques notamment) et à penser profondément à la nature de l’homme et à ses réactions. Aujourd’hui, il est probablement la première personne qui vient à l’esprit lorsqu’on parle de stoïcisme.

Bonus : Pour écouter l’empereur dans le texte !
Illustration de couverture de Zeliha Aktepe
Article mis en page par Arif Kılınç