Les élèves de HGGSP de Première ont eu la chance de rencontrer dans le cadre de leurs cours, jeudi 16 mars, Aysegul Sert, journaliste et ancienne élève de Pierre Loti, accompagnée de Florence Martin-Kessler, créatrice du Live Magazine.
Ayşegül Sert est journaliste indépendante aux Etats-Unis, en France et en Turquie. Ses articles ont été publiés dans The New York Times, Newsweek, Le Figaro, Le Monde, The Atlantic et The New Yorker. Elle intervient régulièrement sur les plateaux des chaînes françaises d’information et a commencé sa carrière avec des interviews d’artistes célèbres notamment Robert De Niro, Tilda Swinton, Willem Dafoe et Natalie Portman.
Florence Martin-Kessler est la fondatrice du Live Magazine. Le concept est simple : le temps d’un soir, un groupe de journalistes sont rassemblés sur une scène de théâtre pour créer une expérience journalistique éphémère. Mme. Florence Martin-Kessler a commencé sa carrière dans la finance. Diplômée de Science Po Paris, elle travaille dans un cabinet de conseil dans le quartier d’affaires de Paris, avant d’aller faire des études journalistiques à Harvard. C’est aux Etats-Unis qu’en assistant à une représentation du Pop-up Magazine en 2009, elle décide de créer le même concept en France. Aujourd’hui, elle organise des spectacles journalistiques à Paris, Bruxelles, Genève, Londres, Amsterdam, Strasbourg, Lille, Marseille, mais aussi dans d’autres pays francophones comme le Canada, le Liban et l’Algérie.
Ayşegül Sert, journaliste indépendante
Qu’est ce que la journée typique d’un.e journaliste indépendant.e comme Mme Aysegul Sert ?
« Le matin, je me lève tôt, je déjeune et balade mon chien. » De retour chez elle, le travail commence : acquérir le plus d’information possible provenant de sources et continents différents, elle cite par exemple France Info, BBC, Reuters, AFP, CNN. Elle regarde aussi les réseaux sociaux (notamment Twitter), puis se plonge dans la presse turque dans toute sa diversité. Après une pause à midi, elle refait exactement la même chose jusqu’au soir car le flot d’information ne s’arrête jamais et il faut se nourrir constamment. « Pour être journaliste, il faut d’abord être extrêmement curieux » résume-t-elle.

Est-ce que la digitalisation des journaux a eu des effets néfastes pour les journalistes ?
« Il y a eu énormément de licenciements à cause de la digitalisation des journaux. La presse est en perpétuelle mutation : certes, nous lisons de plus en plus d’articles, mais les personnes sont excédées des nouvelles. »
Et l’intelligence artificielle ?
« Le bon travail reste. Nous arrivons à voir la différence entre un article écrit par une intelligence artificielle, et un autre écrit par un Homme. Je ne vois pas l’intelligence artificielle comme une menace. Elle permet de redéfinir ce qu’est le journalisme véritablement : servir à être une voix pour ceux qui ne sont pas entendus. Le journaliste est à la base de l’information. »

Est-ce qu’en tant que journaliste, avez-vous été confrontée à des critiques qui vous ont blessées ?
« Je ne prends rien personnellement. Je peux recevoir 2 messages encourageant, et 200 messages insultants, j’essaie de ne pas les lire. Je ne prends que les critiques constructives. Je rapporte l’actualité internationale en tant que journaliste et citoyenne du monde. »


Lorsque nous lui demandons quel est son attachement à son ancienne école, elle déclare : « Je dois vraiment mon éducation à Pierre Loti. »
Merci à Ayşegül Sert et Florence Martin-Kessler pour le partage et la transmission de leur passion du journalisme, et pour avoir échangé de manière enthousiasmante avec nous !