La coupe du monde et ses enjeux sociaux

Des sentiments mitigés et partagés s’emparent d’un bon nombre de personnes quant à la coupe du monde de football qui se déroulera au Qatar du 20 novembre au 18 décembre 2022. On peut dire, en effet, que la coupe du monde au Qatar fait plus parler d’elle avec ses polémiques que pour son aspect sportif en lui-même. 

Par exemple, les règles très strictes du pays sont appliquées pour les supporters, autre point sensible qui fait polémique. En effet, le Qatar a publié un document de 6 pages sur les choses « à faire et à ne pas faire » durant la coupe du monde. Il y a  par exemple un chapitre sur les bonnes manières: comment saluer les Qataris, comment se comporter  lors du repas. S’ajoute à cette liste, un chapitre sur le code vestimentaire au Qatar. Par exemple, il serait bien vu que les femmes  portent le voile même si aucune loi ne l’exige. Il est également demandé aux spectateurs de porter des vêtements qui couvrent à la fois épaules et genoux. Les vêtements trop serrés ou transparents sont interdits. L’alcool est également à bannir dans les stades. Dans un pays où les droits des LGBTQ+ ne sont pas des plus respectés, les membres de cette communauté sont eux aussi invités à se faire discrets. 


Outre ces facteurs qui semblent surprenants pour les habitués de la coupe du monde, le choix du pays est aussi questionné pour des questions écologiques. Alors même que ce pays est l’un des plus chauds de la péninsule arabique, il a été décidé en 2010 que c’est à cet endroit où la chaleur est écrasante que se tiendra cette coupe du monde. Pour répondre à ce problème, 7 des 8 stades construits au Qatar pour cet évènement seront climatisés et à ciel ouvert. Autre point de débat écologique, c’est le fait que, pour la plupart, ces stades seront à usages uniques. Effectivement, ils ne seront probablement pas réutilisés après la coupe du monde. L’impact écologique n’est donc pas amorti sur le long terme. Certains des stades sont cependant démontables.


Enfin, la plus grande controverse de la coupe du monde du Qatar concerne les conditions de travail des ouvriers majoritairement étrangers qui construisent les stades ou les hôtels qui accueilleront les supporters. Salaires non payés, confiscation des pièces d’identités, ces ouvriers sont bien souvent privés de leurs droits humains les plus basiques. Le Qatar revendique avoir pris des décisions en un temps record pour améliorer la situation avec des lois qui ont été modifiées ou ajoutées. Mais ce n’est cependant pas suffisant. En effet, de nombreux ouvriers ont également été expulsés du territoire pour avoir manifesté pour leurs salaires. Par ailleurs, 2500 ouvriers seraient morts sur les chantiers de construction. Accidents de travail et insécurité des ouvriers, cette coupe du monde a fait des dégâts humains. 


Pourtant, cette coupe du monde, tant attendue par les Qataris, a également une portée positive. Tout d’abord, c’est la première fois que la coupe du monde se déroule dans un pays arabe et, selon le Qatar, cela est très important pour la jeunesse de la péninsule arabique de montrer que ce pays ainsi que ses pays voisins peuvent accueillir la coupe du monde. C’est aussi une occasion de dissiper les stéréotypes existant sur ce pays et les pays arabes en général et de promouvoir un échange interculturel. La Fédération internationale de football association (FIFA) clame par ailleurs que cette coupe du monde peut avoir un impact positif sur les droits des travailleurs au Qatar suite au rapport d’Amnesty International par exemple qui dénonce les conditions de travail des ouvriers. Le Qatar pense lui que tous les pays devraient avoir la chance d’accueillir un événement sportif aussi reconnu afin de créer de l’emploi par exemple et de mieux faire connaitre la culture du pays qui l’accueille. Pour ce qui est de la chaleur, le pays organisateur a déplacé la coupe du monde d’été (pour éviter une chaleur trop écrasante) à l’automne et affirme que certains stades ont 5 étoiles sur l’échelle de soutenabilité. 


Les avis sur cette coupe du monde sont donc très partagés et de nombreuses villes en France notamment, comme Paris, boycotteront cette coupe du monde qui, pour certains, irait à l’encontre des  valeurs du football et des droits humains.

Illustration de couverture de Damla Kayaalp
Article mis en page par Arif Kılınç

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