Angela Merkel, chancelière “Mutti”

NDLR : Article d'archive remis en ligne (cf. Crescendo no. 5, novembre 2021 "20 ans, rien comme avant")

Origines familiales et études

Angela Dorothea Merkel (née sous le nom d’Angela Kesner) est la fille de Herlind Jenztsch, une professeure d’anglais et de latin de la région allemande de Prusse-Occidentale, et de Horst Kasner, un pasteur allemand. Elle naît en 1954 à Hambourg lorsque ses parents décident de migrer en République Démocratique d’Allemagne, où elle suivra sa scolarité à l’école polytechnique de Templin. Dès ses 14 ans, elle s’engage contre l’influence de l’Eglise en participant à la Jugendweihe, promue notamment en RDA. Très bonne en mathématiques et en langues étrangères, ces professeurs voient en elle une jeune fille réservée mais bien intégrée qui a d’excellents résultats scolaires. Déterminée à s’engager, Angela Kesner devient membre de plusieurs organisations notamment la Jeunesse libre allemande. A 19 ans, elle obtient son Abitur (examens de fin d’études secondaires comme le Baccalauréat) au lycée de Templin et veut poursuivre des études en physique et en langue russe pour devenir professeur mais cela ne lui est pas permis en raison de son opinion religieuse. Elle décide donc d’étudier la physique à Leipzig à l’université Karl-Marx de laquelle elle sortira diplômée en physique au bout de 5 ans en obtenant le Diplomarbeit avec une mention « très bien » de la part du jury. Son sujet de thèse est intitulé « Influence de la corrélation spatiale sur la vitesse de réaction dans les réactions élémentaires bimoléculaires en milieu dense » traduit de l’allemand : Der Einfluss der räumlichen Korrelation auf die Reaktionsgeschwindigkeit bei bimolekularen Elementarreaktionen in dichten Medien. Ensuite, elle est admise comme collaboratrice à l’Académie des sciences de Berlin-Est en 1985 et soutient sa thèse en chimie quantique en obtenant la mention « très bien » en 1986. Cependant, en RDA, il était obligatoire de réaliser, en plus de la thèse, un travail écrit prouvant les connaissances approfondies de la personne sur le marxisme-léninisme. Elle rédigea donc un texte qu’elle intitula Was ist sozialistische Lebensweise ? ce qui en français donne « Qu’est-ce que le mode de vie socialiste ? ».

Un parcours politique assez spécial

Angela Merkel met un pied dans la politique dès son jeune âge. A 14 ans, elle devient membre de deux mouvements de jeunesse : l’organisation des pionniers Ernst Thälmann et la Jeunesse libre allemande (Freie Deutsche Jugend).

Plus tard en 1990, alors qu’elle n’avait pas encore pris parti contre le régime étiqueté communiste de la RDA, elle devient le porte-parole du mouvement Demokratischer Aufbruch, en français « Renouveau démocratique ». La même année, elle devient porte-parole adjointe du gouvernement de la RDA qui sera d’ailleurs le dernier de ce régime. Entre 1991 et 1994, Angela Merkel est ministre des Femmes et de la Jeunesse malgré le peu d’intérêts qu’elle y portait à l’époque, puis dans le cabinet Kohl V elle assume le rôle de ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire.

Par la suite en 1998, elle subit une défaite électorale face au vert Jürgen Trittin. Par contre, elle devient non seulement secrétaire général de la CDU mais aussi la première femme à atteindre ce niveau hiérarchique au sein du parti. Cette ascension n’est que le début puisqu’elle est élue présidente de la CDU en 2000 pour la succession de Wolfgang Schäuble, poste qu’elle va garder jusqu’en 2018 où elle renonce à se présenter ce qui dévoile sa future décision de ne pas se présenter à nouveau en tant que chancelière en 2021. Merkel entame ses 16 années de Bundeskanzlerin (chancelière fédérale) en 2005. Aujourd’hui, son temps s’achève : elle a renoncé au pouvoir malgré l’endurance dont elle a fait preuve ces dernières années. 

Angela Merkel est une personnalité politique importante qui est également la première femme à avoir été chancelière en Allemagne. Elle a énormément marqué l’Allemagne avec son caractère forgé dans la partie Est du pays et une génération entière a grandi avec elle au pouvoir. Elle est un modèle pour une partie de la jeunesse à tel point qu’elle s’est appropriée un surnom : celui de « Mutti », c’est-à-dire maman.

Dylan Akan
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