Ces derniers mois, de la Joconde de Léonard de Vinci aux Tournesols de Vincent Van Gogh en passant par les Meules de Claude Monet, de nombreuses œuvres d’arts ont été victimes de vandalisme militant. Mais quelles ambitions se cachent derrière ces actions de désobéissance civile ?
Les œuvres concernées
Tout d’abord, commençons par l’une des œuvres les plus connues au monde, la Joconde. Le 29 mai 2022 au musée du Louvre, assis dans un fauteuil roulant, un homme déguisé en vieille dame a lancé une tarte à la crème sur l’œuvre de Léonard de Vinci.
Le tableau n’a heureusement pas été abîmé par cet acte grâce au verre blindé qui protège l’œuvre. Ce n’était pas une première pour la Joconde qui avait déjà été victime de vandalisme auparavant.
Il en est de même pour le fameux tableau de Vincent Van Gogh estimé à 84 milliards de dollars, les Tournesols, qui a été aspergé de soupe à la tomate par deux jeunes femmes le 14 octobre 2022 à Londres. Ces dernières militent au nom de l’association “Just Stop Oil” prônant une opposition aux énergies fossiles polluant la Terre. Cependant, selon la National Gallery, le tableau n’a pas été impacté par cette manifestation dont la vidéo a été visionnée plus de 48 millions de fois sur Twitter.

Le tableau de Claude Monet, Les Meules, a subi une intervention similaire le 23 octobre 2022, juste quelques jours après celle du tableau de Van Gogh. En effet, cette œuvre du peintre français fondateur du mouvement de l’impressionnisme, a été éclaboussée de purée de pommes de terre.
Les revendications des militants
Tous ces actes sont animés par des revendications environnementales dues au réchauffement climatique auquel est confrontée notre planète depuis la révolution industrielle. A travers ces actions de désobéissance civile, les jeunes souhaitent sensibiliser le plus de personnes possible mais également montrer aux grandes entreprises et aux gouvernement l’urgence et la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons puisque ce sont leurs modes de fonctionnement qui augmentent la pollution. Par exemple, l’association à l’origine du vandalisme touchant le tableau de Van Gogh est contre les projets pétroliers et gaziers. Ce groupe est aussi contre la montée des prix du gaz qui impactent de nombreuses familles britanniques.
Nous pouvons observer, tout au long de l’histoire, de nombreux mouvements qui procédaient de la même façon que ces militants. Par exemple, c’est au début du XXème siècle qu’en Angleterre, les femmes suffragettes ont attaqué des œuvres d’art pour accorder le droit de vote aux femmes. De même, selon la chercheuse Anne Bessette, ces actes sont aussi comparables à un fait qui a eu lieu en 1985 au cours duquel une toile de Rubens avait été incendiée afin de militer contre la pollution, ceci en provoquant les esprits.
Cibler des œuvres iconiques au sein même des musées permet aux militants de provoquer une réaction sociale d’une grande envergure.
Mais ce vandalisme met-il dans l’ombre les ambitions initiales ?
Selon les auteurs des actes, le vandalisme est l’occasion de passer de l’inaction à l’action. Cependant, leur action est vivement critiquée par les internautes qui soulignent que la volonté de protection de l’environnement met en péril des patrimoines culturels. La démarche utilisée est même jugée comme étant contre-productive par le public qui ne comprend pas le but de s’en prendre à des œuvres d’art. Ce n’est alors même plus les ambitions initiales qui sont à la une des journaux mais plutôt l’action même qui est montrée comme étant insensée.