Le Soleil est-il vraiment dangereux pour la peau ?

NDLR : Article d'archive remis en ligne (cf. Crescendo no.6, Janvier 2022 "Le réseau AEFE : le monde des possibles")

Pendant longtemps, seuls les bénéfices du soleil ont été connus et il était conseillé de s’exposer à ses rayons pour lutter contre le rachitisme. Or, depuis une trentaine d’années, la mode du bronzage a amené de nombreux excès et les dermatologues ont de plus en plus de patients qui ont abusé du soleil. Cela nous mène à nous poser la question suivante : « Le soleil est-il vraiment dangereux pour la peau ? ». 

Les effets bénéfiques

De prime abord, les rayons solaires ont effectivement des effets bénéfiques sur la peau. Ce sont plus précisément les rayons solaires à faible dose qui sont bénéfiques : amélioration de l’humeur, synthèse de vitamine D par la peau et donc effet anti rachitique, etc. D’ailleurs, passer l’avant-bras nu en terrasse le midi pendant un quart d’heure suffit à synthétiser son stock quotidien de vitamine D. La dose nécessaire est donc faible ! De plus, toujours à petite dose, le soleil permet d’atténuer certaines maladies de peau tels que le psoriasis ou le vitiligo. Les dermatologues utilisent ainsi les UV à faible dose dans des cabines pour les soigner. 

Les effets nocifs

En revanche, les rayons de soleil ont aussi des effets nocifs sur la peau. On peut même classer les effets dangereux du rayonnement en deux catégories : « les effets immédiats » et « les effets à long terme ».

Il existe différents effets immédiats comme le coup de soleil qui est une véritable brûlure. Son importance varie : il va d’une simple rougeur jusqu’à une brûlure du second degré avec des cloques. En cas de coup de soleil étendu, surtout chez l’enfant, il peut s’accompagner d’une sensation de malaise général et nécessiter une hospitalisation. Il n’est pratiquement dû qu’aux UVB. Si l’atteinte est superficielle sans cloque, il guérira sans aucune séquelle ; en cas d’atteinte profonde il peut laisser des cicatrices. Il existe aussi l’herpès solaire. Certaines personnes ont un herpès de la lèvre (bouton de fièvre) dont les poussées sont déclenchées par l’exposition solaire. Enfin, il y a aussi l’épaississement cutané. L’exposition solaire entraîne un épaississement de l’épiderme qui est un phénomène de protection naturelle, puisque un épiderme plus épais arrêtera mieux les UV. L’épaississement n’est pas visible mais est responsable de poussées d’acné parfois importantes dans les jours qui suivent l’arrêt de l’exposition.

Par ailleurs, les effets à long terme accélèrent le vieillissement des cellules de la peau. Si les UVB -qui sont plus dangereux comparés aux UVA- sont depuis longtemps impliqués dans ce problème, on a découvert plus récemment que les UVA, que l’on croyait inoffensifs, ont à peu près les mêmes effets délétères. Les UV sont ainsi responsables de l’accentuation des rides, des taches brunes et de la tendance à avoir de la couperose.

En outre, de nombreuses recherches scientifiques montrent le rôle très important des UV, aussi bien UVA qu’UVB, dans la survenue de cancers cutanés. En effet, quand les UV traversent les couches de cellules, ils chamboulent tout sur leur passage. Sous leur effet, l’ADN se déforme, ce qui entraîne des risques d’erreurs pour les protéines qui transcrivent et recopient ce code. Certaines de ces erreurs sont immédiatement réparées par des enzymes : nos cellules possèdent des outils efficaces. Mais ce n’est pas le cas de toutes. Et parfois une faute donc une mutation apparaît dans le code génétique. A ce niveau, ce n’est pas forcément grave : cette mutation ne change peut-être pas grand-chose au fonctionnement de la cellule. Mais imaginons l’état de l’ADN après des bains d’UV successifs : parmi les nombreuses mutations apparues, certaines sont redoutables et peuvent être à l’origine de cancers de la peau. Il existe deux types de cancers de la peau induits par les UVA et B : les carcinomes et les mélanomes. Le mélanome, lui, est le plus dangereux. Il se développe à partir de cellules appelées mélanocytes, les responsables de la coloration de notre peau. Chaque année en France, 4 000 à 5 000 cas sont découverts et 1 000 personnes en meurent. Si on ne reconnaît pas le mélanome à sa phase initiale, il peut croître et engendrer des métastases.

Le soleil, ami ou ennemi ?

Pour finir, on peut se demander si le soleil peut être considéré comme ami ou ennemi. La réponse est qu’il est les deux ! Mais la balance penche plus en faveur du soleil ennemi. Il convient donc de protéger sa peau du soleil en suivant les règles de photoprotection, notamment en été en évitant le soleil entre 11 et 16h, en privilégiant l’ombre, en portant des vêtements amples, couvrants, des lunettes et un chapeau à large bord car la meilleure des protections (après l’évitement strict du soleil) est la protection externe par des vêtements et l’application de crème solaire d’indice au moins égal à 30 sur les zones non couvertes par les vêtements.

Alya Sezen
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